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Israël-Manifestations après le limogeage d'un ministre opposé à la réforme de la justice
information fournie par Reuters 27/03/2023 à 00:16

par Ari Rabinovitch

JERUSALEM, 27 mars (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a limogé dimanche son ministre de la Défense, Yoav Gallant, après que ce dernier s'est écarté de la ligne gouvernementale en se prononçant samedi en faveur d'une suspension du très contesté projet de réforme de la justice.

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à Jérusalem et Tel Aviv en réaction à cette information, nombre d'entre elles brandissant des drapeaux israéliens.

Une foule s'est massée devant la résidence de Benjamin Netanyahu à Jérusalem, parvenant à un moment donné à franchir un cordon de sécurité, avant que la police fasse usage de canons à eau pour disperser les contestataires.

Entrée en fonction il y a environ trois mois, la coalition ultra-conservatrice dirigée par Benjamin Netanyahu est secouée par des tensions internes autour de cette mesure phare voulue par le Premier ministre.

"La sécurité de l'Etat ne peut pas être une carte dans le jeu politique. Netanyahu a franchi ce soir une ligne rouge", ont déclaré dans un communiqué conjoint les chefs de file de l'opposition, Yair Lapid et Benny Gantz, appelant le parti du Likoud du Premier ministre à ne pas prendre part "au broyage de la sécurité nationale".

Plus tôt, les services de Benjamin Netanyahu ont indiqué que celui-ci avait "décidé ce soir de relever le ministre de la Défense Yoav Gallant de ses fonctions", sans donner davantage de précisions ni le nom de son successeur.

Yoav Gallant a réagi dans la foulée via Twitter, déclarant que "l'état de la sécurité d'Israël a toujours été et sera toujours la mission de ma vie".

Samedi, l'ancien commandant de la marine israélienne avait prévenu que la réforme de la justice représentait une "menace claire, immédiate et tangible" pour la sécurité de l'Etat, demandant à suspendre le projet. Il avait ajouté, au cours d'une allocution télévisée, être prêt à "payer n'importe quel prix" pour le bien du pays.

Dénoncé par ses détracteurs comme une entrave à la démocratie, le projet vise à conférer au gouvernement un poids plus important dans le choix des juges et à limiter les capacités de la Cour suprême à annuler des lois votées par le Parlement.

Le président Isaac Herzog, censé rester au-dessus des affaires politiques, a prévenu plus tôt ce mois-ci qu'Israël pourrait se diriger vers un "désastre" si aucun consensus ne venait à être trouvé sur la réforme de la justice.

Mais Benjamin Netanyahu, qui est jugé pour des accusations de corruption qu'il rejette, assure que la réforme de la justice est nécessaire pour équilibrer les pouvoirs.

Cette crise intervient alors même que les services de sécurité israéliens s'inquiètent d'une possible escalade des violences dans les prochaines semaines, sur fond de tensions croissantes avec les Palestiniens, alors qu'a débuté le ramadan.

Par ailleurs, de hauts représentants du ministère des Finances ont déclaré que le projet de réforme pourrait avoir des répercussions économiques, des dirigeants disant aussi s'inquiéter de l'avenir de leurs entreprises.

Accentuant la pression sur le gouvernement, le principal syndicat de la fonction publique s'est dit "stupéfait" par le limogeage de Yoav Gallant et a promis une "spectaculaire" annonce ce lundi.

(Reportage Ari Rabinovitch, Ronen Zvulun et Dan Williams à Jerusalem, Rami Amichay à Tel Aviv; version française Jean Terzian)

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