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Ces guerres que les États-Unis payent, un siècle plus tard

Près de neuf milliards d'euros sont alloués chaque année aux anciens combattants ayant participé aux guerres du Golfe, d'Irak et d'Afghanistan. EVAN VUCCI/ASSOCIATED PRESS

Selon des calculs effectués par l'Associated Press, Washington verse chaque année 32 milliards d'euros aux anciens combattants et à leur famille.

Dix ans après le début de la guerre en Irak, le gouvernement américain pourrait faire les frais de son intervention pendant encore plus d'une centaine d'années. L'agence Associated Press a ainsi chiffré le coût des pensions versées annuellement aux anciens combattants.

Selon Mike Baket, l'auteur de cette enquête, les États-Unis donnent chaque année environ 32 milliards d'euros à ceux qui ont participé à toutes les campagnes menées depuis la guerre de Sécession - soit la guerre hispano-américaine, les deux conflits mondiaux, la guerre de Corée, celle du Vietnam, les deux campagnes en Irak et la guerre en Afghanistan. À ces vétérans, s'ajoutent leurs épouses et les enfants de soldats, dont la mort est consécutive à une blessure ou une maladie liée aux combats. Les enfants handicapés touchent leur pension à vie, les autres jusqu'à leur majorité.

Près de 150 ans après la fin de la guerre de Sécession, Washington verse toujours des pensions à deux personnes, vraisemblablement des enfants nés très tard dans la vie de certains vétérans. La somme est modique: 676 euros annuels chacun.

De la même manière, les contribuables américains payent tous les ans 38.700 euros à une dizaine de personnes au titre de la guerre hispano-américaine de 1898. Pour ce qui est de la Première Guerre mondiale, un tiers des personnes éligibles aux compensations sont des veuves, souvent des jeunes femmes qui ont épousé un ancien combattant déjà âgé. Près de 15 millions d'euros sont alloués chaque année aux survivants de la Grande Guerre et à leur famille.

Davantage de survivants

Les sommes versées aux vétérans ont fortement progressé au cours de la dernière décennie. Les guerres du Golfe, d'Irak et d'Afghanistan y sont pour beaucoup. Près de neuf milliards d'euros sont alloués chaque année à cette nouvelle génération d'anciens combattants. En 2011, le New York Times estimait que le poids des interventions post 11-Septembre pourrait tripler dans la prochaine décennie.

Avec les avancées de la médecine, les soldats survivent plus souvent à leurs blessures mais ne reviennent pas indemnes pour autant. Par conséquent, les dépenses liées aux mutilés de guerre ont plus que doublé entre 2000 et 2011, relevait en janvier le quotidien USA Today . Ceux qui ont servi sous les drapeaux en Irak et en Afghanistan cherchent aussi plus que leurs aînés à faire reconnaître les séquelles des combats. En novembre 2012, près de la moitié d'entre eux avaient rempli une demande en ce sens, selon les chiffres du ministère américain des Anciens combattants. Les médecins prennent également mieux en compte des troubles de stress post-traumatique, et une étude de la Rand Corporation datée de 2008 démontre que 20% des soldats déployés en Irak et en Afghanistan souffrent de ce genre d'affections.

Les méfaits de l'agent orange

Étonnamment, c'est la prise en charge des soldats de la guerre du Vietnam qui se fait aujourd'hui le plus sentir: près de 17 milliards d'euros tous les ans, selon les calculs de l'AP. Et cette somme augmente chaque année. Les études montrent que la prise en charge des vétérans atteint un pic dans les 40 ans suivant la fin d'un conflit. Avec l'âge, de nouveaux handicaps ou maladies liés à la guerre peuvent se déclarer ou encore s'aggraver, ouvrant la voie à des indemnités compensatoires.

Les quelque 80 millions de litres d'agent orange, un défoliant hautement toxique, déversés sur la jungle vietnamienne ont fait de nombreuses victimes dans les rangs même des Américains. Depuis dix ans, les autorités reconnaissent le lien entre l'agent orange et le diabète de type II. Cette affection est la plus dédommagée parmi les vétérans de la guerre du Vietnam. Récemment, l'État a décidé de prendre en charge certains troubles cardiaques consécutifs de l'exposition à l'agent orange. Cette décision pourrait être lourde de conséquences, sachant que les maladies du c½ur sont une des principales causes de décès aux États-Unis.

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45 commentaires
  • 1999

    le

    Tiens, le tableau dans l'article à était enlevé. Sans doute pour rectifier l'erreur de devise.

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