Le texte de la réforme des retraites est techniquement passé, en attendant les motions de censure qui seront déposées dans les prochains jours par les groupes d’opposition. Mais le prix de la manœuvre paraît élevé au lendemain du déclenchement de l’article 49.3 de la Constitution par Élisabeth Borne, et inspire la crainte dans la presse étrangère.

• Vu d’Espagne : la France entre en zone de turbulences

Pour le quotidien madrilène El País, une chute de gouvernement est improbable mais pas impossible. Mais “quelle que soit l’issue des motions de censure, le 49.3 menace d’empoisonner la vie politique et sociale pour des mois, sinon des années.”

“Le président français paie cher”, analyse le titre de centre gauche. “Macron s’est mis à dos la majorité du pays. Il a nourri la défiance envers les institutions et alimenté les accusations contre des dirigeants jugés déconnectés des réalités sociales.”

• Vu d’Allemagne : vers une crise constitutionnelle

Plus alarmiste, le journal de Berlin Der Tagesspiegel évoque une “catastrophe politique”.

“[La décision] est légale mais marque une défaite cinglante pour le président Macron et dont il est difficile d’anticiper les répercussions sur le paysage politique français et la démocratie. Cette crise a déjà profondément secoué le pays et pourrait déboucher sur une crise constitutionnelle. La Constitution est depuis longtemps en souffrance : l’article 49.3 doit être supprimé. Ce mode de gouvernement autoritaire n’est pas acceptable, encore moins alors que le président ne dispose même pas de la majorité [absolue] à l’Assemblée. [Le passage de la réforme des retraites] pourrait lui coûter très cher.”

Le quotidien conservateur voit dans ces derniers rebondissements l’achèvement de la transformation du président français : “Macron n’est pas un réformateur, c’est un démolisseur”, titre le journal.

• Vu du Royaume-Uni : quelle