Pour l’essentiel, le volcanisme terrestre se produit sous l’eau. Et ce non seulement parce que la plus grande partie de la surface de la planète est immergée, mais aussi car la tectonique des plaques agit là où la croûte terrestre est créée et détruite : dans les profondeurs de l’océan. L’activité volcanique associée à la formation de la croûte est lente et régulière, et elle s’effectue loin sous les vagues, ce qui la rend inoffensive. En revanche, les phénomènes qui accompagnent la destruction de la croûte sont plus dangereux.

En témoigne l’éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, dans le royaume des Tonga, le 15 janvier à 4 h 15 GMT (17 h 15 heure locale). Celle-ci a engendré un énorme nuage de cendres et a déclenché un tsunami potentiellement dévastateur [trois jours après l’éruption, les informations en provenance des Tonga continuaient d’arriver au compte-gouttes, un câble Internet sous-marin ayant été sectionné et les avions de secours affrétés par la Nouvelle-Zélande et l’Australie n’ayant pu se poser].

L’éruption a été causée par un mouvement de subduction, à savoir le glissement d’une plaque sous le bord d’une autre. Les zones de subduction sont à l’origine des éruptions les plus violentes de la planète, notamment la fameuse “ceinture de feu” [arc volcanique] — qui présente plutôt la forme d’un fer à cheval —, autour du Pacifique. La tranchée des Tonga est située à l’extrémité sud-ouest de l’archipel. Les volcans associés à la tranchée ne se dressent pas vers le ciel comme ceux du Chili, d’Indonésie ou du Japon. Mais leurs éruptions n’en sont pas moins violentes.

Le Hunga Tonga-Hunga Ha’apai est large d’environ 20 kilomètres à la base et s’é