Denis Pouchiline

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Denis Pouchiline
Дени́с Пуши́лин
Illustration.
Denis Pouchiline en 2022.
Fonctions
Chef de la république populaire de Donetsk
En fonction depuis le [N 1]
(1 an, 6 mois et 15 jours)
Élection 25 septembre 2023
Président Vladimir Poutine
Président du Conseil Vitali Khotsenko
Ievgueni Solntsev
Prédécesseur Lui-même (République populaire)
Président de la république populaire de Donetsk
[N 2]
(4 ans et 25 jours)
Élection 11 novembre 2018
Premier ministre Lui-même (intérim)
Alexandre Anantchenko
Vitali Khotsenko
Prédécesseur Dmitri Trapeznikov (intérim)
Alexandre Zakhartchenko
Successeur Lui-même (région russe)
Premier ministre de la république populaire de Donetsk
(intérim)
[1]
(1 mois et 11 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Dmitri Trapeznikov (intérim)
Alexandre Zakhartchenko
Successeur Alexandre Anantchenko
Président du Conseil populaire de la république populaire de Donetsk
[2]
(3 ans et 10 jours)
Prédécesseur Andreï Pourguine
Successeur Olga Makeeva (en) (intérim)
Vladimir Bidevka
Président du Conseil suprême de la République populaire de Donetsk

(3 mois et 11 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Vladimir Makovitch (intérim)
Boris Litvinov
Biographie
Date de naissance (42 ans)
Lieu de naissance Makiïvka
Nationalité Ukrainien puis Russe
Parti politique République de Donetsk
Russie unie (depuis 2021)

Signature de Denis PouchilineДени́с Пуши́лин

Denis Pouchiline
Dirigeants de la république populaire de Donetsk

Denis Vladimirovitch Pouchiline (en russe : Дени́с Влади́мирович Пуши́лин), né le à Makiïvka (URSS), est un homme politique russe, président de l'exécutif de la république populaire de Donetsk depuis 2018. Cette dernière étant annexée par la Russie en septembre 2022, alors qu'elle ne contrôle pas totalement l'Oblast dont la ville fait partie.

Il est donc à la tête de cet État séparatiste[3] formé après un référendum populaire contesté sur la scène internationale le 12 mai 2014[4]. Le procureur général d'Ukraine a inscrit cette « république populaire » à la liste des « organisations terroristes » depuis mai 2014.

Il devient président et Premier ministre de la république populaire de Donetsk par intérim en 2018, après l'assassinat du président et Premier ministre Alexandre Zakhartchenko. Il est ensuite élu en novembre de la même année.

Biographie[modifier | modifier le code]

Denis Pouchiline s'adressant à la foule à Donetsk pendant le défilé de la Victoire du 9 mai 2014.

Denis Pouchiline passe son enfance et sa jeunesse à Makiïvka, ville minière jouxtant Donetsk. Il y termine ses études secondaires en 1998. De 1999 à 2000, il effectue son service militaire à la garde nationale d'Ukraine, puis poursuit ses études à la faculté d'économie de l'Académie de construction et d'architecture du Donbass, située à Donetsk. Il est embauché en 2002 par la compagnie de construction Solodka Jittia et parallèlement devient volontaire[5] de la pyramide financière MMM[6] qui est implantée depuis les années 1990 dans plusieurs de pays de l'ex-URSS. Celle-ci finance le parti Nous n'avons qu'un but, au sein duquel Pouchiline se présente à la députation en 2013, mais n'obtient que 0,98 % des voix.

Pouchiline est l'une des personnalités membres du gouvernement provisoire de la république populaire de Donetsk. Le 5 avril 2014 il est nommé président du Parlement, le Conseil suprême de la république populaire de Donetsk, alors que le président en exercice, Pavel Goubarev enlevé par un commando du service de sécurité d'Ukraine, se trouve en prison. Il sera libéré en mai suivant en échange de trois officiers du renseignement ukrainiens. Le 7 avril a lieu le référendum qui aboutit à la formation de la république populaire de Donetsk, non reconnue internationalement. C'est Pouchiline qui prend la tête des manifestations de protestation de Donetsk des mois d'avril et de mai 2014, contre les opérations militaires décidées par le gouvernement de Kiev. Le 15 mai 2014, il devient président du Conseil Suprême c'est-à-dire le troisième plus haut poste l'État. Le 29 avril 2014, il est interdit de voyage et de visa par l'Union européenne[7] dans le cadre de l'élargissement des sanctions contre la fédération de Russie. Le lendemain du référendum du 11 mai, Pouchiline demande le rattachement de la république à la fédération de Russie[8]. Le 24 mai, un projet d'État fédéral de Nouvelle-Russie est formé avec la république populaire de Lougansk.

Une tentative d'assassinat a lieu contre Pouchiline le 7 juin 2014[9] à Donetsk, près du restaurant Millenium, boulevard Pouchkine. Celle-ci provoque la mort par balles du jeune assistant de Pouchiline[10]. Une bombe dans la nuit du 12 au 13 juin 2014 explose la voiture de Pouchiline en centre-ville (qui ne s'y trouvait pas) provoquant la mort de deux de ses assistants[11].

Le 18 juillet 2014, Pouchiline annonce à Moscou, où il se trouvait depuis la mi-juin, sa démission[12]. Boris Litvinov lui succède le 25 juillet.

Après la mort du président et Premier ministre Alexandre Zakhartchenko dans un attentat, le , Dmitri Trapeznikov est nommé à ses fonctions par intérim[13]. Denis Pouchiline le remplace une semaine plus tard[14].

Le 11 novembre 2018, il est élu président de la république populaire de Donetsk[15].

Il adhère au parti politique de Vladimir Poutine Russie unie en 2021[16].

Polémique[modifier | modifier le code]

Un tract distribué à Donetsk en 2014 appelant les Juifs âgés de 16 ans et plus à se présenter aux autorités pour se faire recenser comme Juif et à déclarer leur patrimoine, aurait provoqué la panique au sein de la communauté juive à la veille de la fête de Pâque. Le tract, frappé du sceau de la Ville et signé par Denis Pouchiline, le président du gouvernement temporaire de Donetsk, a été distribué aux Juifs aux abords de la synagogue de la ville ainsi que dans les secteurs de la ville contrôlés par les pro-Russes. Le tract, dans lequel les autorités locales exigent le paiement d'une taxe spéciale de 50 dollars par Juif, précise que les Juifs qui ne se feraient pas enregistrer risquent la révocation de leur nationalité, la confiscation de leurs biens et l'expulsion du pays. Denis Pouchiline s'en défend en disant qu'il ne serait pas de sa main, même si distribué par des fidèles. Dans une lettre ouverte adressée à Vladimir Poutine, des personnalités juives d’Ukraine accusent le président russe Poutine de brandir la menace du nationalisme et de l’antisémitisme pour légitimer son interventionnisme en Ukraine.

Le grand rabbin à Donetsk, Pinchas Vichedski, a ensuite confirmé que ce tract était un faux[17].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Denis Pouchiline est marié et père d'une fille née en 2008.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par intérim jusqu'au 25 septembre 2023.
  2. Par intérim du 7 septembre au 20 novembre 2018.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Pushilin appoints Ananchenko acting DPR prime minister », Donetsk News Agency, .
  2. (en) « Denis Pushilin suspends mandate », Site officiel du Conseil populaire de la république populaire de Donetsk, .
  3. Selon le projet de constitution adopté le 15 mai 2014
  4. (ru) Article du 15 mai 2014 dans Kommersant
  5. (ru) Novaïa Jizn (« Nouvelle Vie » : journal ukrainien), Le nouveau chef des séparatistes du Donbass est un ancien membre de l'appareil du MMM, article du 6 avril 2014
  6. Fondée initialement par Sergueï Mavrodi en 1989 comme coopérative d'importation de matériel informatique, elle devient une pyramide financière aux multiples ramifications jusqu'à sa disparition en 2004, puis elle fut recréée en 2011 sous le nom de MMM Global.
  7. Et ses avoirs éventuels sont gelés
  8. Le Monde, « Au lendemain du référendum, Donetsk fait du pied à la Russie », article du 12 mai 2014
  9. (ru) RBC Ukraine, Attentat à Donetsk contre le président du conseil suprême, article du 7 juin 2014
  10. Maxime Petroukhine, quinze balles ont été tirées par des tueurs en voiture
  11. (ru) ITAR-TASS, Article du 13 juin 2014
  12. (ru) Спикер парламента «ДНР» Пушилин ушел в отставку
  13. (ru) « Биография врио главы ДНР Дмитрия Трапезникова », sur 31 août 2018,‎ tass.ru (consulté le ).
  14. La-Croix.com, « Atmosphère de purge dans le Donbass séparatiste », sur La Croix (consulté le ).
  15. « Dans l’est de l’Ukraine, élection sans surprise sous l’œil de Moscou », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  16. (de) « Donezk und Luhansk: Auch wirtschaftlich Moskau ganz nahe », sur Euronews, (consulté le ).
  17. Alec Luhn in Donetsk, « Antisemitic flyer 'by Donetsk People's Republic' in Ukraine a hoax », sur the Guardian (consulté le ).

Article connexe[modifier | modifier le code]