Christian Cabrol

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Christian Cabrol
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Fonction
Député européen
4e législature du Parlement européen
France (en)
Rassemblement pour la République
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Christian Émile CabrolVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Bérengère Dautun (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Partis politiques
Membre de
Distinctions

Christian Cabrol, né le à Chézy-sur-Marne (Aisne) et mort le à Paris[1], est un chirurgien cardiaque et un homme politique français.

Il est connu pour avoir réalisé la première transplantation cardiaque en Europe le , à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, entouré de l'assistant de l'époque, Gérard Guiraudon[2]. Il est également à l'origine de la première transplantation cardio-pulmonaire en 1982 avec l'assistant Iradj Gandjbakhch[3] et de la première implantation de cœur artificiel en France en 1986. Son ex-femme, Annick Cabrol, (décédée en 2020) est anesthésiste-réanimatrice et a également participé en tant que telle à la première transplantation cardiaque[4]. En 1998, il s'est marié à l'actrice Bérengère Dautun[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Médecine[modifier | modifier le code]

L'histoire de Christian Cabrol commence à Chézy-sur-Marne dans le milieu des années 1920. À cette époque où l'on vivait en famille, son père était agriculteur et son grand-père, le docteur Émile, était médecin de campagne[6],[7]. Christian l'accompagnait parfois lors de ses visites médicales et avait déjà le rêve de devenir médecin à son tour. Son grand-père, âgé de 70 ans en 1940, lui a conseillé de devenir chirurgien, tant il pressentait le déclin de la médecine dans le monde rural de cette époque[8].

Christian Cabrol se retrouve pensionnaire à Château-Thierry, la ville voisine, où il fait ses études. Il est ensuite pensionnaire au collège Saint-Laurent à Lagny sur Marne[9]. À l'âge de 19 ans en 1944, il débarque à Paris dans le sillage des chars du général Leclerc qui viennent de libérer la capitale. Il entre comme étudiant à l'hôpital de la Salpêtrière qui, à l'époque, était encore séparé par un grand mur de l'hôpital de la Pitié[8], pour devenir interne des hôpitaux de Paris jusqu'en 1949. Il a pour professeur Gaston Cordier (1902-1965) à partir de 1951, qui deviendra son référent et aura une grande influence sur sa carrière. Il présente sa thèse de doctorat et le concours de Médaille d'or avec succès en 1953, ce qui lui permet d'avoir une année d'internat supplémentaire, payée, dans le service de son choix, puis en 1955, il devient professeur d'anatomie. Le professeur Jean Quénu (1889-1975) a exigé qu'il officie en tant que chef de clinique dans son service, même sans le titre[10].

Il rencontre et épouse Annick, la jeune étudiante anesthésiste bretonne, en octobre 1955 et ils partent tous les deux continuer leurs études de médecine aux États-Unis. Ils font leurs stages à Minneapolis, à l'Université du Minnesota, près de la frontière canadienne, auprès du chirurgien cardiaque C. Walton Lillehei (en) durant deux années. Il se lie d'amitié avec deux chirurgiens étudiants de son âge, Norman Shumway qui mettra au point dans les années suivantes la greffe du cœur sur le chien et Christiaan Barnard qui réalisera la première greffe sur l’homme en s’appuyant sur les travaux de son ami d'université[4].

De retour à Paris, Gaston Cordier, qui avait pris entre-temps la direction du service de chirurgie générale, lui offre une place d'assistant et des recommandations auprès de confrères, tels que : Jude Turiaf (1904-1989)[11], Jean Lenègre (1904-1972)[12] et Jean Acar (1928-)[13],[14]. La réalisation des premières interventions de chirurgie cardiaque débute en 1960. Il s'ensuit une longue liste de cas d'école pour la profession[3] et au-delà, comme la circulation extra-corporelle (CEC) dans le cas d'une cure d’une sténose pulmonaire, d'une cure complète de tétralogie de Fallot et de la pose d'une valve de Starr aortique en 1963.

Le 27 avril 1968, il réalise, sur le patient Clovis Roba, la première transplantation cardiaque en France et en Europe et la septième transplantation mondiale avec son assistant Gérard Guiraudon et l'extraordinaire équipe d’anesthésistes et d’infirmières[3]. Elle suscite un tel élan qu'une centaine d'opérations similaires sont réalisées dans le monde l'année suivante. Comme les six premières mondiales, elles ont été un échec parce que tous les patients sont morts dans les 18 mois après l'intervention. Sauf pour le cas du patient marseillais, Emmanuel Vitria, qui a survécu 19 années à sa greffe. La découverte de l'anti-rejet du nom de ciclosporine est faite au début des années 1980, couronnant de succès les interventions[15].

À l'âge de 47 ans et durant 18 années, Christian Cabrol devient le fondateur et directeur du service de chirurgie cardiaque de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de 1972 à 1990[3]. L'équipe vient se renforcer des compétences des futurs professeurs : Iradj Gandjbakhch et Alain Pavie. Une suite d'innovations a continué à faire date dans la profession et pour les patients, telle qu'en 1982 la première transplantation cœur-poumons et en 1986, la première implantation d’un cœur artificiel en Europe[16].

Parallèlement, il est professeur d’anatomie puis de chirurgie cardio-vasculaire à la faculté de médecine Pitié-Salpêtrière[16]. (devenue Université Paris VI puis aujourd’hui université Pierre-et-Marie-Curie, ou UPMC, et désormais Sorbonne Université).

À partir de 1989, il est le président fondateur de l'ADICARE (Association pour le développement et l'innovation en cardiologie)[17]. De cette même période jusqu'en 1996, il est le président de l'association France Transplant[18]. En 1993, il est nommé chirurgien honoraire des hôpitaux de Paris. Le 19 mai 1998, il devient membre de l'Académie nationale de médecine[19].

En politique[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • La commune de Chézy-sur-Marne a nommé son école Christian Cabrol[6].
  • Depuis 2007, le Musée de la chirurgie, à Myennes (58), porte le nom du Pr. Christian Cabrol 23. Une salle, relatant sa carrière, lui est consacrée où l'on peut voir de nombreux objets et documents lui ayant appartenu [23] et 24. L'établissement conserve également un important fonds d'archives concernant sa vie professionnelle . Le Musée de la Chirurgie Pr. Christian Cabrol est l'un des seuls en France consacré entièrement à l'histoire et l'évolution de la chirurgie. 25 à 29.

Publications[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mort du professeur Christian Cabrol sur Le Monde, 16 juin 2017
  2. « Avril 68, les coulisses de la première greffe cardiaque en France du Pr Cabrol », publié le 28 avril 2015 par Damien Mascret et Thibault Izoret Masseron sur le site LeFigaro.fr santé (consulté le 28 juin 2017)
  3. a b c et d « Les grandes étapes », publié par Alain Pavie, sur le site de l'Institut de Cardiologie de Hôpital Pitié Salpêtrière (consulté le 28 juin 2017)
  4. a b et c Note du discours : La naissance de la chirurgie cardiaque à la Pitié Salpêtrière, p. 4.
  5. Fiche sur Spectacles.fr
  6. a et b « Il était né à Chézy-sur-Marne dans l'Aisne », publié le 16 juin 2017 par G.Roger, sur le site Le pays Briard (consulté le 28 juin 2017)
  7. Note de l'ouvrage : Au cœur de la vie, p. 8 sur 22.
  8. a et b Note de l'ouvrage : 80 ans et toujours fringants !, Section 5.
  9. Iradj GANDJBAKHCH, « Éloge de M. Christian CABROL » Accès libre [PDF], sur Académie de Médecine, (consulté le )
  10. Note de l'ouvrage : Au cœur de la vie, Section 8.
  11. Jude-Toussaint-Gustave Turiaf (1904-1989), sur le site de l'idref.fr (consulté le 29 juin 2017)
  12. Jean Lenègre (1904-1972), sur le site data.bnf.fr (consulté le 29 juin 2017)
  13. Jean Acar (1928-), sur le site data.bnf.fr (consulté le 29 juin 2017)
  14. (en) Jean Acar, cardiologist, educator (1928-), sur le site prabook.com (consulté le 29 juin 2017)
  15. Note du discours : La naissance de la chirurgie cardiaque à la Pitié Salpêtrière, p. 5.
  16. a et b « Espace des personnels », sur le site de l'Université Pierre et Marie Curie (consulté le 30 juin 2017)
  17. Association ADICARE, Association pour le développement des innovations en cardiologie, Recherche et enseignement (consulté le 1er juillet 2017)
  18. Les Présidents successifs, sur le site de l'Association France Transplant (consulté le 1er juillet 2017)
  19. « Professeur Christian Cabrol », sur le site de la Société Française de ChirurgieThoracique et Cardio-Vasculaire (consulté le 30 juin 2017)
  20. Les professeurs Iradj Gandjbakhch et Christian Cabrol, sur le site de l'Association Adicare (consulté le 28 juin 2017)
  21. Cabrol 2012, p. 14
  22. « 2022 DU 60 Dénomination place du professeur Christian Cabrol (13e). », sur paris.fr, (consulté le )
  23. « Nièvre : le musée de la chirurgie commémore les 50 ans de la première greffe du coeur en Europe », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le )

23. "Le Professeur Cabrol soutien Clairefontaine, le Pr. Christian Cabrol donne son nom au musée de la chirurgie de l'association culturelle Clairefontaine", Le Journal du Centre, avril 2007.

24. "L'espace Professeur Cabrol a été inauguré", Myennes, Musée de la Chirurgie, Le Journal du Centre, 22/09/2018.

25. Audrey Jandin "Découvrir l'histoire de la chirurgie, Musée de la Chirurgie Pr. Christian Cabrol", Le Berry Républicain, 23/08/2018.

26. Jean-Bernard Pardieu, "Le Musée de la Chirurgie de Myennes", l'Almanach Bourguignon, Editions Arthéma, 2019.

27. France Bleu, émission "une heure en France" :"Le Musée de la Chirurgie", F. Le Teurnier et D. Faroud, diffusion le 27/08/2019.

28. P. Thomeret, "Le Musée de la Chirurgie Pr. Christian Cabrol", Le Quotidien du Médecin, 8/09/2020.

29. Marie-Claire Paulet et Philippe Dousseau," Musée de la Chirurgie Pr. Christian Cabrol : se souvenir et transmettre", revue Revivre de France Adot N°28, juin 2020.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]