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En 160 ans, notre température corporelle a chuté !

Publié le 21 Nov 2021 à 13H00 Modifié le 21 novembre 2021
37 °C au repos
Aujourd'hui nos corps ont une température moyenne plus basse de 0,5 °C par rapport à ceux de nos arrières-arrières grands parents. Etonnant.

D’après les standards établis depuis longtemps, le milieu du XIXe siècle pour être précis, la température moyenne normale du corps humain est située à 37,0 °C.

Bien sûr, selon l’individu ce chiffre varie (entre 36,1 et 37,8) en fonction de l’âge, le sexe, l’heure, le niveau d’activité, les cycles hormonaux ou l’endroit du corps où elle est mesurée. Mais le standard concerne la température moyenne au repos calculée sur un très large échantillon de personnes.

Pourtant ce standard pourrait changer : compilant 667 423 mesures de températures effectuées sur des personnes vivant aux Etats-Unis depuis 1862, des chercheurs ont découvert qu’on s’est… refroidis. A raison de 0,03 °C de moins par décennie, on en est aujourd’hui à 36,5 °C.

Un vieux standard

C’est en 1851 que cette moyenne de 37 °C avait été calculée pour la première fois, par le médecin allemand Karl August Wunderlich, sur la base de 25 000 mesures de température. La valeur est devenue le standard.

Mais depuis le début des années 2000 plusieurs études, sur la base de centaines de milliers de mesures, ont reporté des températures moyennes plus basses, mettant en doute la précision des mesures de Wunderlich – lequel ne disposait pas de thermomètres aussi précis que les actuels.

Aussi, des chercheurs de l’université Stanford aux Etats-Unis ont voulu savoir si la variation provenait d’une erreur instrumentale ou si elle dévoilait un phénomène réel. Et étrangement c’est cette dernière alternative qui s’est révélée juste.

Une baisse circonstancielle ou génétique ?

Les scientifiques ont puisé les données dans trois archives pour obtenir 16 décennies de mesures (soit un total de 667 423 mesures), entre 1862 et 2017, et ont appliqué des modèles et méthodes permettant d’uniformiser les données. Ils ont alors constaté que la courbe de la température moyenne au repos sur ces 155 années possédait une pente descendante régulière.

Pour les chercheurs, cette régularité est bien plus facilement explicable à partir d’un changement réel de température corporelle que d’une amélioration (constante et monotone) de la précision des thermomètres. D’où l’étonnant conclusion.

Concernant les causes de ce refroidissement thermique, l’amélioration des conditions de vie (aux Etats-Unis et dans les pays riches) semble jouer le principal rôle, en particulier le chauffage des maisons durant l’hiver et la climatisation durant l’été – mais aussi l’alimentation et l’hygiène.

En effet, avec un environnement plus stable en termes de température et d’agressions extérieures (microorganismes), le corps aurait moins besoin de brûler de l’énergie : le chauffage/climatisation joue directement sur ce facteur, mais l’hygiène et l’alimentation semblent également avoir diminué le taux d’inflammation des corps, lequel joue sur la température car il se traduit par une baisse du métabolisme.

En revanche, l’étude ne précise pas si le phénomène découle d’une adaptation purement physiologique liée aux conditions extérieures, où s’il s’est carrément inscrit dans nos gènes, rendant notre espèce génétiquement plus froide.

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