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Facebook, Instagram et WhatsApp fonctionnent à nouveau après une panne sans précédent

Pendant plus de six heures, l’accès à ces plates-formes est resté impossible. La société de Mark Zuckerberg attribue la panne à des « changements de configuration » dans les serveurs.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 04 octobre 2021 à 18h20, modifié le 05 octobre 2021 à 09h27

Temps de Lecture 4 min.

Selon la plate-forme Downdetector, qui suit les problèmes techniques des services numériques, cette panne est « la plus importante jamais observée ».

Le flou et l’incertitude auront duré plus de six heures pour Facebook et des millions de personnes à travers le monde. Le réseau social ainsi qu’Instagram – son application de partage de photos –, WhatsApp et Messenger – ses applications de messagerie – sont revenus en ligne dans la nuit de lundi 4 à mardi 5 octobre, après une panne d’une longueur sans précédent pour le groupe californien, déjà très décrié.

Vers 0 h 30, heure de Paris, l’entreprise a prévenu, sur son compte Twitter, de la remise en ligne de ses applications et services, alors que l’incident avait commencé peu avant 18 heures, lundi.

Puis un communiqué de la société de Mark Zuckerberg a attribué ce blocage majeur de ses réseaux et messageries à un « changement de configuration défectueux » de ses serveurs.

« Les personnes et les entreprises dans le monde dépendent de nous pour rester connectés », a noté le groupe. « Nous présentons nos excuses à ceux qui ont été affectés », a-t-il ajouté, soit potentiellement plusieurs milliards de personnes selon divers experts en cybersécurité.

Les problèmes techniques ou de cybersécurité qui bloquent temporairement l’accès à des sites et à des applications ne sont pas rares. Mais selon la plate-forme Downdetector, qui suit les pannes des services numériques, et qui a recensé, lundi, plus de cinq millions de signalements venus du monde entier durant la première heure de blocage, cette panne est « la plus importante jamais observée ».

Chute de l’action en bourse

Si l’accès aux réseaux a été partiellement rétabli dans la soirée, des problèmes persistent. « Des ingénieurs de Facebook ont été envoyés par la compagnie dans les centres de données américains pour tenter de résoudre le problème, rapporte le site The Verge. Cela signifie que cette panne pourrait encore durer. »

L’incident a également touché les employés de la plate-forme. « C’est la pagaille ici, tous les systèmes internes sont en panne aussi », a déclaré, pendant la crise, une source anonyme à un journaliste d’Associated Press. « Les employés n’ont pas pu entrer dans les bâtiments ce matin alors même qu’ils voulaient commencer à évaluer l’étendue de la panne parce que leurs badges ne fonctionnaient pas », a ajouté une journaliste du New York Times.

A la Bourse de New York (Nasdaq), l’action Facebook, déjà en baisse en début de séance, a vu ses pertes s’accélérer ; elle cédait 4,89 % à la clôture lundi soir.

Le malheur de Facebook a fait le bonheur de ses concurrents. La messagerie Telegram est passée de la 56e à la 5e place des applications gratuites les plus téléchargées aux Etats-Unis, en un jour, selon le cabinet spécialisé SensorTower.

« Les inscriptions sont en forte hausse sur Signal (bienvenue tout le monde) », a aussi tweeté cette autre messagerie réputée pour son cryptage des données.

Dans la tourmente

Facebook, cette plate-forme aux près de trois milliards d’utilisateurs mensuels, traverse l’une des pires crises concernant sa réputation depuis deux semaines, à cause des révélations d’une lanceuse d’alerte. Ancienne ingénieure et chef de produit chez Facebook, Frances Haugen a fait fuiter de nombreux documents internes puis témoigné à visage découvert dans un entretien diffusé par la chaîne CBS, dimanche.

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Avant son départ de l’entreprise, en mai, Frances Haugen avait emporté avec elle des documents issus de recherches menées dans l’entreprise, qu’elle a confiés notamment au Wall Street Journal. Dans un article publié à la mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l’entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents. Les études évoquent notamment les liens entre le mythe du corps féminin idéal véhiculé par de nombreux contenus sur les réseaux et les risques pour la santé mentale des adolescentes complexées.

La lanceuse d’alerte est aussi revenue sur le scrutin présidentiel américain de novembre 2020, quand Facebook avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion de fausses informations. Selon Frances Haugen, « dès que l’élection a été terminée », le groupe les a reconfigurés comme avant, « pour donner la priorité au profit plutôt qu’à la sécurité », a-t-elle soutenu dans son entretien à l’émission « 60 Minutes », sur CBS.

Elle doit être interrogée mardi par les sénateurs américains lors d’une audition consacrée à l’impact de Facebook et d’Instagram sur les jeunes utilisateurs, quelques jours après une longue séance de questions adressées à Antigone Davis, responsable de la sécurité et de l’enfance au sein de la firme.

Le groupe nie une situation de monopole

L’incident devrait apporter de l’eau au moulin des détracteurs de la société californienne, car il démontre son immense emprise sur la vie quotidienne. D’après Downdetector, « des milliards d’utilisateurs ont été affectés ». L’impact est encore pire dans les nombreux pays où Facebook est « synonyme de l’Internet », ou pour les usagers qui se servent du réseau social pour accéder à d’autres services, souligne Jake Williams, cofondateur de BreachQuest, une entreprise de cybersécurité.

Facebook est d’ailleurs engagé dans une lutte juridique concernant une éventuelle situation de monopole. Le groupe a appelé, lundi, un juge fédéral à rejeter pour de bon les poursuites « sans preuves valables » de l’autorité américaine de la concurrence (FTC) qui soutient que Facebook a « illégalement racheté ou enterré les nouveaux innovateurs quand leur popularité devenait une menace existentielle », en référence à l’application Instagram et à la messagerie WhatsApp.

Le groupe californien estime que le dossier de la FTC ne tient pas parce que sa présidente Lina Khan ne serait pas neutre. Il argue également que l’agence n’a pas fourni suffisamment de preuves pour montrer que l’entreprise est en situation de monopole dans son domaine. « Facebook rivalise vigoureusement avec TikTok, iMessage, Twitter, Snapchat, LinkedIn, YouTube et d’innombrables autres pour aider les gens à partager, se connecter, communiquer ou simplement se divertir », a déclaré le groupe dans un communiqué. « La FTC ne peut pas prétendre de manière crédible que Facebook a un pouvoir de monopole car un tel pouvoir n’existe pas », précise le communiqué. Un argumentaire qui pourrait porter à discussions après la panne géante survenue lundi.

Le Monde avec AP et AFP

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