Covid-19 : le Prozac, un traitement efficace pour éviter les formes graves de la maladie ?

M.D.
Publié le 8 février 2021 à 15h13
Au total, cinq molécules, dont celle contenue dans le Prozac, pourraient avoir des effets curatifs significatifs.
Au total, cinq molécules, dont celle contenue dans le Prozac, pourraient avoir des effets curatifs significatifs. - Source : JACK GUEZ / AFP

RECHERCHE - Une équipe de chercheurs français a établi un lien entre la prise de certains traitements antidépresseurs et la réduction du risque d’intubation ou de décès chez les patients hospitalisés pour Covid-19.

Le Prozac, un remède efficace contre le Covid-19 ? C’est en tout cas ce que laisse entendre une équipe de chercheurs français dont les recherches sont parues récemment dans la revue Molecular Psychiatry. Selon ces travaux, des molécules contenues dans plusieurs traitements antidépresseurs auraient pour effet de stopper la progression du virus, et d’éviter que le Covid ne passe à une forme grave entraînant l’hospitalisation. De quoi susciter l'espoir d'un traitement curatif contre la maladie.

Pour arriver à ce constat, une équipe de médecins et de chercheurs de l’hôpital Corentin Celton (AP-HP), au sud de Paris, a analysé les données de santé de 7.230 malades du Covid-19 au cours des trois mois qui ont précédé leur hospitalisation suite à une infection au Covid-19. Ils ont observé que les patients sous antidépresseurs à leur entrée à l'hôpital étaient assez peu représentés (345, soient 5% de l'échantillon) mais surtout, parmi eux, le risque d'intubation et de décès était inférieur de 40% en comparaison à ceux qui n’avaient pas pris un tel traitement.

Les scientifiques formulent l'hypothèse que certaines molécules psychotropes, notamment la Fluoxetine que l’on trouve dans le Prozac, aurait une action curative sur les formes graves de la maladie, autrement dit lorsque les patients sont déjà à un stade avancé. "Certains traitements anti-dépresseurs pourraient rendre étanches nos cellules à l'infection par le virus, et ce, en quelques heures. Certains traitements, en inhibant une enzyme, pourraient gêner fortement, voire empêcher complètement, le virus d'infecter les cellules", explique Nicolas Hoertel, cité par nos confrères de France Inter.

Un essai clinique va être lancé en France

Ces travaux viennent s'ajouter à des recherches déjà en cours sur le sujet notamment en Allemagne et aux États-Unis, où un essai clinique sur la Fluvoxamine, une autre molécule utilisée pour le traitement des dépressions et des troubles obsessionnels compulsifs, a également montré de bons résultats sur 150 patients. Pour l'heure, il ne s'agit que d'une hypothèse et elle nécessite d'être confirmée par le biais d'un essai à plus grande échelle. Les hôpitaux de Paris devraient bientôt en lancer un sur des centaines de patients. Et il faudra encore attendre plusieurs mois pour savoir si le traitement tient ses promesses.


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