A Fukushima, Tepco découvre une radioactivité phénoménale sous le réacteur n° 2
Cette découverte va compliquer encore le travail des ingénieurs et des nettoyeurs du site car elle rend toute présence humaine impossible dans le bas du bâtiment.
Par Yann Rousseau
Tepco, l’opérateur de la centrale de Fukushima Daiichi , vient d’annoncer qu’il avait découvert des taux de radioactivité inédits dans l’enceinte du réacteur numéro 2 du site qu’il commente à explorer afin de préparer son démantèlement dans les prochaines décennies. Selon l’agence Kyodo, les petits robots envoyés, ces derniers jours, dans le bâtiment ont ainsi enregistré des débits de dose radiocative, qui mesure l’impact d’un rayonnement potentiel sur un être humain, de 530 sieverts par heure. Jusqu’ici, le plus fort débit de dose mesuré dans le réacteur 2 atteignait « seulement » 73 sieverts par heure.
Cette découverte va compliquer encore le travail des ingénieurs et des nettoyeurs du site car elle rend toute présence humaine impossible dans le bas du bâtiment et va nécessiter l’invention de nouvelles machines. Un être vivant exposé à une telle dose serait tué en un très court instant. Selon l’IRSN, une dose d’1 sievert - ou 1000 mSv - a déjà un effet direct néfaste sur la santé. A partir de ce niveau, les rayonnements ionisants commencent à détruire la moelle osseuse. Ils atteignent les cellules souches et entraînent une diminution des plaquettes sanguines et des globules blancs.
Un trou de près de 2 mètres de large
Ces doses record ont été découvertes à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 2 mais sous la cuve du réacteur qui a été transpercée par le combustible fondu dans les heures qui ont suivi la catastrophe du 11 mars 2011. Tepco a d’ailleurs diffusé l’image flour d’un trou de près de 2 mètres de large dans une large grille d’acier placée sous cette cuve à l’intérieur de l’enceinte.
Dans les prochaines semaines, l’électricien prévoit de lancer dans cette zone du réacteur un petit robot « nageur » afin de repérer le combustible fondu au fond de l’enceinte et d’envisager des premières solutions pour le récupérer après 2021. Mais les taux de radioactivité phénoménaux vont limiter le temps d’exploration du robot à seulement deux heures. Il sera ensuite perdu. Ses instruments n’ayant été conçus que pour résister à une dose totale de 1.000 sieverts.