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Les grandes compagnies aériennes débauchent les pilotes des low cost

Le regain d’activité qui prévaut dans le transport aérien est pénalisé par une pénurie de navigants.

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Publié le 19 décembre 2017 à 12h00, modifié le 19 décembre 2017 à 12h00

Temps de Lecture 5 min.

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L’annonce aurait été inconcevable il y a encore quelques semaines. Michael O’Leary, le directeur général ultralibéral de la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair, a mangé son chapeau. Il a pris la plume, vendredi 15 décembre, pour s’adresser aux syndicats de pilotes en Irlande, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Portugal, les invitant à négocier « dans le but de les reconnaître comme instances représentatives des pilotes de Ryanair ». La compagnie voulait éviter sa première grève en trente-deux ans d’histoire.

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Depuis quelques mois, le rapport de force s’est inversé dans le transport aérien. Aux sureffectifs de pilotes a succédé une pénurie de navigants. Après des années de vaches maigres, les grandes compagnies aériennes, dopées notamment, par un pétrole à bas prix, ont retrouvé des marges de manœuvre financières.

Ce sont les américaines qui ont lancé le mouvement. « Aux Etats-Unis, les compagnies font beaucoup de bénéfices. Les syndicats ont obtenu de fortes augmentations de salaire », se réjouit Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) d’Air France. Redevenues riches à milliards, les Delta, United et consorts ont entrepris de renouveler leurs flottes vieillissantes à coups de contrats géants. Delta a commandé, jeudi 14 décembre, cent Airbus A321 Neo. Un contrat évalué à 12,7 milliards de dollars prix catalogue (10,8 milliards d’euros).

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Conséquence, les compagnies américaines embauchent des pilotes à tour de bras. Commencé « il y a deux ou trois ans outre-Atlantique », comme s’en félicite un navigant français, ce regain de forme touche à son tour l’Europe. La preuve, Air France, habituée il y a peu aux plans sociaux à répétition, recrute à nouveau. Elle n’est pas la seule. Comme elle, les autres grandes compagnies européennes ont rouvert leurs bureaux d’embauches. Air France compte recruter de 250 à 300 pilotes par an jusqu’en 2022.

Elle pioche dans une liste d’attente qui s’allonge depuis qu’elle a arrêté d’embaucher en 2008, quand la crise est survenue. Des recrutements selon une règle des trois tiers : des cadets sortis de l’école, des pilotes expérimentés venus d’autres compagnies et des transferts internes. Mais « en mars 2018, le réservoir sera pratiquement épuisé », prévient M. Evain, qui réclame une hausse du numerus clausus des écoles de formation de navigants.

Pression sur les personnels

Cette reprise de l’emploi pilote déstabilise les compagnies à bas coût. « Un effet de vase communicants », pointe une dirigeante d’un syndicat de pilotes d’Air France. Surtout celles, telle Ryanair, qui ont poussé le modèle low cost à ses limites.

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