Nucléaire : EDF veut décaler de plusieurs décennies le démantèlement de ses anciens réacteurs
L’Autorité de sûreté nucléaire de justifier les raisons du report du démantèlement de ses centrales nucléaires de première génération.
Par Les Echos
C’est un changement de stratégie lourd de conséquence. Pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), EDF a une nouvelle stratégie qui conduira à « décaler de plusieurs décennies le démantèlement de certains réacteurs » à l’arrêt, et l’autorité demande donc à l’électricien de « justifier de manière détaillée ce changement ».
« Cette nouvelle stratégie conduit à décaler de plusieurs décennies le démantèlement de certains réacteurs au regard de la stratégie affichée par EDF en 2001 et mise à jour en 2013 », indique l’ASN dans un communiqué . L’ASN « a demandé à EDF de rendre public et de justifier de manière détaillée ce changement, en démontrant le respect des exigences législatives au "démantèlement dans un délai aussi court que possible" de l’ensemble de ses réacteurs »..
Lire aussi :
> Nucléaire : l’énorme coût de la fermeture des centrales en fin de vie > Nucléaire : Bruxelles juge la France mal préparée au démantèlement des centrales
L’ASN demande un programme détaillé pour les 15 prochaines années
C’est lors d’une audition datée du 29 mars 2016 qu’EDF a informé l’ASN qu’elle retenait une nouvelle stratégie de démantèlement. Selon l’ASN, « celle-ci modifie significativement la méthode, le rythme des démantèlements et les scénarios associés ».
EDF a présenté « sa volonté de mener à bien le démantèlement complet d’un réacteur avant de commencer le démantèlement des autres réacteurs, dans le but de bénéficier du retour d’expérience associé », relève l’ASN. Or, selon les dispositions législatives en vigueur, les opérations de démantèlement doivent être « mises en oeuvre dans un délai aussi court que possible ».
L’Autorité de sûreté nucléaire a également « demandé à EDF de présenter un programme détaillé d’avancement pour les quinze prochaines années ». Les réacteurs concernés, arrêtés depuis plus d’une trentaine d’années, sont implantés sur les sites de Saint-Laurent-des Eaux (Loir-et-Cher), Chinon (Indre-et-Loire) et Bugey (Ain).
Source AFP