"Les Temps modernes" de Charlie Chaplin

Publié le par Mr Tribouilloy

Nous allons voir "les temps Modernes" de et avec Charlie Chaplin au cinéma "le Jeu de Paume", vendredi 9 avec les 1ère SVT et mardi 20 avec les S Mix.

Ce film de 1936 nous permettra d'explorer plus avant la société industrielle et le monde de l'usine.

Chaplin reprend son personnage fétiche de Charlot, vagabond débrouillard au grand coeur qui est ici ouvrier dans une gigantesque usine qui ressemble comme deux gouttes d'eau aux ateliers Ford où taylorisme et travail à la chaîne ont été poussés à leur paroxysme.  Il visse sans fin des boulons. Incapable de tenir le rythme effréné, il finit par provoquer des catastrophes qui désorganisent l'impeccable organisation de la production...

La bande annonce lors de la ressortie "copie neuve" de 2003

Julien Blottière se livre à une remarquable analyse du film auquel je vous renvoie pour découvrir ce film.

Construit comme une succession de sketchs (Charlot à l'usine, Charlot en prison, Charlot vigile dans un grand magasin etc...), le film offre un beau panorama de la société américaine des années 30 marquée par les difficultés économiques de la crise de 29 qui a jeté des millions de personnes à la rue. Aux scènes comiques, Chaplin ajoute une histoire d'amour un peu mélo lorsque Charlot protége une jeune femme jetée à la rue, interprétée par Paulette Goddard, son épouse à la ville.

Particularité du film, bien que le cinéma parlant a déjà été inventé et connait un grand succès, Chaplin, même s'il ne renonce pas totalement au son (la musique qu'il compose lui même est très travaillée) préfére ne pas faire parler son personnage. Il a connu le succès du temps du cinéma muet et maîtrise parfaitement le comique physique à base de pantomimes, de mimiques irresistibles et de cascades. Chaplin n'aime pas sa voix enregistrée et a peur que la parole ne tue la magie du personnage. De plus, il craint que son public non anglophone ne puisse pas suivre le film à une époque où le doublage existe à peine. Il ne tente le parlant que vers les dernières scènes, lorsque Charlot se lance dans un numéro musical délirant dans une langue imaginaire.

Charlot expérimente la machine à automatiser le repas des ouvriers... Le modernisme poussé jusqu'au ridicule.

Le film suscita la polémique lorsqu'il sortit en 1936. Le caractère subversif de sa remise en cause du monde industriel comme de la société américaine ravagée par le chômage et la pauvreté après la crise de 29 fit grincer des dents. On accusa Chaplin de sympathies communistes, les nazis interdirent la diffusion du film en Allemagne (où le culte de l'ordre et de l'efficacité industrielle ne pouvait souffrir l'ironie de Chaplin). Il obtiendra par contre un vif succès en France et en Grande Bretagne (ainsi qu'en URSS ce qui renforcera les soupçons de sympathie communistes qui vaudront quelques ennuis à Chaplin pendant la guerre froide).  Avec le temps, le film est devenu un classique. Avec le recul on voit d'autant mieux  le côté visionnaire comme l'ironie dévastatrice des aventures du vagabond au chapeau melon...



Publié dans A voir - à lire

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L
Moi j'ai un singe et un boa, et bah ils s'entendent très bien !
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M
Ce n'est pas le vrai probleme, ce que les francais se demandent c'est le prix du reblochon en france. PS : je possede une perruche et un chat qui s’entendent tres bien aussi !